Rencontre avec Joëlle Smadja, directrice de POLE-SUD, Centre de développement chorégraphique installé à la Meinau, depuis 30 ans.
Qui êtes-vous ?
Je suis Joëlle Smadja, et je suis la directrice de POLE-SUD, qui est un Centre de développement chorégraphique national qui est situé à la Meinau.
« Surtout des actions avec les habitants du quartier pour que justement cette danse et ces artistes soient au plus près des gens »
Quelles sont vos missions ?
POLE-SUD est installé dans ce quartier depuis très longtemps et ses missions ont changé au fur et à mesure des années. Depuis maintenant une petite douzaine d’années, nous sommes entièrement consacrés à la danse. Mais dans le mot danse on y intègre aussi bien sûr les artistes et les publics. Donc nos missions sont à la fois de pouvoir donner, j’allais presque dire, la parole, ce qui est une façon de parler de la danse aussi, à des artistes, pour leur donner des moyens de produire, des moyens de se diffuser, de montrer des spectacles. Mais aussi un gros travail que nous faisons pour la population, pour les gens, les publics avec tout une série d’actions, des ateliers, des formations, des workshops et surtout des actions avec les habitants du quartier pour que justement cette danse et ces artistes soient au plus près des gens.
POLE-SUD c’est pour qui ?
On s’adresse à beaucoup de monde puisque la question de notre mission n’est pas seulement un travail territorial mais c’est un travail à l’échelle de toute la ville, de toute l’Eurométropole. En fonction des spectacles que l’on va accueillir, là on a des spectacles aussi jeunes publics et pour nous la priorité c’est pour les enfants du quartier et ils viennent, la plupart des établissements scolaires viennent régulièrement. Pour les collèges et lycées c’est pareil. Après pour le tout public c’est vraiment en fonction des goûts de chacun. Nous avons des gens qui viennent depuis, bien sûr, d’autres villes limitrophes de Strasbourg, du quartier. Et tout le travail est effectivement pour nous nous de pouvoir faire en sorte que ce lieu soit le plus ouvert possible à tous les publics possibles.
« On s’est rendu compte à quel point le corps était un vecteur extrêmement intéressant et passionnant pour justement pouvoir exprimer des choses que l’on n’a pas le courage »
Un projet en cours ?
Alors on a beaucoup de projets qui sont liés à la programmation du lieu mais on a aussi des projets qui sont beaucoup plus sur le long terme. Et, c’est par exemple, un très beau travail que nous faisons depuis maintenant trois ans avec les ARSEA qui sont donc ces établissements pour adultes handicapés, de toutes formes de handicaps. Et avec une de nos artistes, Akiko Hasegawa, nous organisons des ateliers très réguliers avec eux qui aboutissent après à des petites performances qui sont données pour les amis, le public autour d’eux. Et ce travail, l’air de rien, a intégré à la fois la question de l’altérité, comment on travaille le corps, et on s’est rendu compte à quel point le corps était un vecteur extrêmement intéressant et passionnant pour justement pouvoir exprimer des choses que l’on n’a pas le courage et souvent le temps d’exprimer dans ce type d’établissement. C’est un projet qui est pour moi assez emblématique de comment la danse, comment le mouvement peut apporter beaucoup aux gens et aux personnes.
La même chose pour ce que l’on fait avec les enfants dans les différents ateliers. Avec le cours que l’on vient de monter avec le Centre SocioCulturel qui est aussi un cours de danse hip-hop pour les petits avec des artistes qui sont pour nous une façon de pouvoir sortir de son quotidien, parce que c’est vraiment destiné aux jeunes, aux très jeunes enfants, enfin aux 8-12 ans du quartier, qui sont souvent la tranche d’âge qui ne sont pas dans les cours de danse hip-hop donc on a envie de le faire de cette manière.
Il y a plein de projets en cours, en fait mais je vais citer ces deux-là.
Un message pour les habitants du quartier ?
« Osez pousser la porte ! Je pense que c’est vraiment la première chose à faire »
Cette porte est grande ouverte. Le slogan sur notre façade c’est marqué : « la danse à deux pas de chez vous », je crois que c’est un peu l’idée de lien. Alors, c’est sûr, on a une école de musique qui remplit aussi beaucoup de cette mission puisque notre école est ouverte, évidement, sur le quartier. Beaucoup d’élèves, adultes et enfants, viennent. Et je pense, que l’idée vraiment c’est de ne pas avoir peur de ce mot « danse » qui est aujourd’hui de plus en plus ouvert à tous et à toutes. Je crois que c’est ça, il faut pousser la porte et regarder ce qui se passe.
Un truc que personne ne sait ?
Holà, c’est difficile ! Personne ne sait… ah peut-être, dans mon bureau j’ai une petite porte et cette petite porte elle aboutit en bas et je pourrai sortir de la maison sans que personne ne le sache.
(Est-ce que tu le fais des fois ?)
Ben non je ne le fais pas, mais je pourrais !
Comment on vous contacte ?
Ben, très simplement. Déjà, il faut rentrer et puis sinon, par téléphone, par mail enfin on a tout un tas de possibilités. Puis, je crois que pour ceux qui ont accès à Internet, notre site est assez visible en termes de tout ce qui est possible, donc on peut tout savoir très rapidement.