Derrière ses murs, se cache une belle histoire
Il était une fois, Martine, une femme du quartier de la Meinau. Un jour, elle décide d’acquérir un local, pas très grand et un peu tristounet, qui se trouvait juste à côté du restaurant vietnamien.
Par sa présence attentive, son sourire et son grand cœur, Martine rend possible, au sein de son café, la cohabitation des diverses parties de la population du quartier : jeunes adultes d’origine immigrée, dames des logements HLM et Sibar.
Peu à peu, la clientèle se fidélise. Une clientèle qui fit sienne la disposition d’esprit de Martine. On pourrait presque parler de « l’âme de Martine ». Une âme qu’elle a su insuffler à ce lieu. Dans son entreprise, Martine était entourée de membres de sa famille : son mari, toujours là pour faire les courses, des amis proches, et aussi son fils, atteint d’un handicap, qui venait passer régulièrement des moments auprès de sa mère. Ainsi, ce café familial instaura une ambiance chaleureuse, et la famille s’agrandit !
Q.G des écrivains !
Le grand chantier de rénovation urbaine du quartier de la Meinau marque un tournant majeur dans l’aménagement du café « Chez Martine ».
Il nous faut mettre cela à l’actif des responsables de la Ville de Strasbourg en charge de cette rénovation. Ils ont clairement perçu l’enjeu de cette rénovation et ont proposé à Martine un nouveau local, situé directement sur le bord de la place de l’Ile de France. Malgré les sommes considérables que Martine devait emprunter pour aménager ce nouveau lieu, la propriétaire fit le grand saut en acceptant cette proposition.
Martine s’y investit pleinement et réussit à faire venir, en plus des anciens clients fidèles, de nouvelles personnes !
Ce nouveau lieu se développa rapidement ! De nombreuses associations vont s’y réunir, dans la plus que fameuse salle du fond. Mais aussi des écrivains, sollicités par Jean Philippe Maurer, vont s’emparer du Café pour y présenter leurs livres. Des rendez-vous devenus incontournables.
Salut Martine !
La déception fut forte parmi toutes ces personnes lorsque le départ de Martine fut connu. Saisissant une opportunité professionnelle, elle s’en alla au pays des Helvètes. Lorsque Martine fut en Suisse, son âme demeura à la Meinau, quartier marqué par son empreinte.
La suite dans la gérance du désormais incontournable « Café M », fut moins glorieuse. Ce fut d’abord le fils qui vint prendre la succession de la mère. Cependant, il ne fut pas vraiment à la hauteur de cet héritage. Ce dernier abandonna assez rapidement la gestion du café. Puis, un couple, d’âge plus mûr, reprit l’affaire. Le succès ne fut pas vraiment au rendez-vous et ils délaissèrent le Café M au profit d’une autre affaire.
Mais qui allait tenter l’aventure ?
Surprise ! Ce fut Eran et sa femme, jeunes adultes qui avaient grandi à la Meinau ! Le jeune couple reprit la gestion du café. Eran a un frère, Irfan. Ce dernier avait monté son entreprise de construction et d’entretien des locaux, comptant jusqu’à près de 20 salariés, et s’est installé dans une maison de l’ancienne Meinau. L’auteur de ces lignes, a eu l’opportunité de vivre tout près de la maison d’Irfan, le frère d’Eran, et a été témoin de la bonne intégration de ce jeune homme au sein du réseau de voisins qui se retrouvait, chaque année, pour une fête de la rue.
Pour en revenir aux gérants du Café M, ils ont mis en place des nouveautés, dont les brunchs les dimanches matin. La dame propose des pâtisseries fabuleuses. Goûtez sa tarte au fromage, et vous serez définitivement fascinés par sa légèreté et son côté nourrissant !
Le Café M, riche d’une histoire ancienne, est décidément un lieu incontournable, emblématique du quartier de la Meinau. Tout le monde y est toujours le bienvenu ! Alors, merci Martine.
Rudi Wagner
