Le vendredi 27 juin, la grande salle du Centre socioculturel de la Meinau a résonné de rires, d’applaudissements et d’un brin de trac joyeux. Les enfants du CLAS (Contrat local d’accompagnement à la scolarité) des trois écoles primaires de la Meinau ont présenté leur spectacle de fin d’année, point d’orgue d’un projet pédagogique mené tout au long de l’année autour du théâtre. Retour sur un moment fort et collectif qui a fait briller les yeux de tous – enfants, parents et encadrants.

Une année rythmée par le théâtre
Depuis la rentrée, les élèves inscrits au Contrat Local d’Accompagnement à la Scolarité (CLAS) des écoles de la Canardière, de la Meinau et Jean Fischart ont travaillé autour d’un thème commun : le théâtre. Ce choix a du sens : « beaucoup d’enfants n’ont pas accès à cette culture-là », explique Brice, encadrant à l’école de la Meinau. L’objectif était donc double : faire découvrir l’univers du théâtre tout en aidant les enfants à gagner en confiance. À travers des petits jeux d’expression et de mise en scène, les animateurs ont cherché à « casser ces filtres de j’ai peur, j’ai pas envie », pour reprendre les mots de Brice. Ces ateliers ludiques ont permis aux enfants de s’ouvrir, d’oser prendre la parole et de coopérer avec les autres – des compétences précieuses.
Si les enfants ont parfois accueilli le projet avec des réactions partagées, l’année a peu à peu révélé leur capacité naturelle à se mettre en scène : comme le souligne Brice, « ils le font déjà spontanément au quotidien ». Si au début certains pouvaient être timides voire méfiants, ils se sont prêtés au jeu, se sont ouverts, ont ri et ont joué.
Difficile de mesurer avec exactitude l’impact du projet, mais les progrès sont là : une meilleure confiance en soi, une vraie dynamique de groupe, une aisance à l’oral et un sens accru de la créativité. Certains enfants, même en dehors des séances, demandaient à jouer une scène dans la cour : preuve qu’ils s’étaient approprié le projet.
La préparation du spectacle, elle, n’a pas été de tout repos. Au début du projet, les enfants avaient un peu de mal à se projeter, à comprendre ce qu’allait réellement devenir leur travail. Mais au fil des répétitions, une dynamique s’est installée. Les moqueries entre pairs ont peu à peu laissé place à une vraie solidarité. « Le plus beau, c’est de voir qu’ils sont tous devenus copains en fin d’année », raconte Julie, référente CLAS à l’école de la Meinau.

Pour les encadrants, le spectacle est un moment où les enfants peuvent être fiers d’eux et se dépasser. « Ce qu’on espère, dit Maxime, référent CLAS à l’école de la Canardière, c’est qu’ils prennent du plaisir, qu’ils sortent de là grandis. »
Le projet du CLAS : une aventure collective
Derrière ce projet, une équipe d’adultes engagés a accompagné les enfants avec patience et bienveillance tout au long de l’année. Référents CLAS – Julie (Meinau), Maxime (Canardière) et Thomas (Fischart) – animateurs comme Brice, Solène ou Hayva et bénévoles : chacun a contribué à faire de cette aventure une réussite. L’équipe de bénévoles a été particulièrement précieuse, avec notamment la présence de Bertrand, Yvette, Véronique, Pascale et José.
Le projet annuel du CLAS est un véritable projet pédagogique qui se construit en équipe, bien au-delà des heures face aux enfants : réunions, échanges, préparation des ateliers, ajustements collectifs, etc. Tout cela demande du temps, de l’engagement et l’envie de transmettre. Le CLAS est d’ailleurs l’une des missions du Centre socioculturel qui repose le plus sur l’investissement bénévole. Avis aux personnes du quartier qui aimeraient s’impliquer : rejoindre cette aventure, c’est contribuer concrètement à l’épanouissement des enfants !

Un spectacle haut en couleurs
Le travail de toute l’année a trouvé son aboutissement lors du spectacle final. Celui-ci s’est déroulé sous la forme d’une série de courtes saynètes, toutes interprétées avec enthousiasme par les enfants. Certaines étaient empreintes d’humour, comme cette scène décalée où tout le monde, déguisé en animaux, attendait le bus, déclenchant rires et sourires complices dans la salle. D’autres saynètes laissaient libre cours à l’imaginaire : dans l’une d’elles, les enfants faisaient un rêve fantastique, les transportant tour à tour du terrain de football à l’apparition spectaculaire d’un dragon, puis à la venue de Ronaldo lui-même, avant qu’une pluie de cent ballons ne tombe du ciel. Pour conclure en beauté, tous les enfants ont investi la scène, jouant ensemble avec les ballons dans un joyeux bazar coloré et festif, offrant ainsi une clôture éclatante à la représentation.

Entre deux scènes, deux jeunes filles ont proposé une danse traditionnelle indienne, vêtues de tenues chatoyantes. Ce moment suspendu a apporté une touche de grâce, saluée par de chaleureux applaudissements.
Un public conquis, des parents émus
Dans la salle, les familles étaient bien là, curieuses, parfois un peu surprises, souvent très émues. On voyait des sourires fiers, des yeux brillants, et des téléphones levés pour ne rien manquer. Certains parents riaient à gorge déployée, d’autres filmaient en silence, visiblement bouleversés de voir leur enfant oser monter sur scène.
À la fin de la représentation, un goûter a réuni enfants et parents dans une atmosphère détendue et fière. C’était un moment simple, collectif, et profondément joyeux. Et qui sait, parmi tous ces jeunes comédiens en herbe, peut-être que certains garderont le goût de la scène et continueront à explorer le théâtre bien après le CLAS.



