Le TJP à la Meinau: Les jeunes sous les projecteurs
Le théâtre ne se vit pas que sur les planches devant un public. Le temps d’un stage d’une semaine pendant les vacances de février, un groupe de jeunes de la Meinau ont pu faire l’expérience du théâtre hors les murs, ou plutôt entre des murs plus familiers, ceux du centre socioculturel.
Privé de représentation depuis plus de 4 mois, le TJP de Strasbourg continue pourtant d’assurer sa mission de médiation et d’éducation autour des pratiques théâtrales auprès des jeunes publics. Dans la continuité d’un programme de découverte initiée par le secteur jeunes du CSC, le stage animé par la metteuse en scène Juliette Steiner a permis pendant trois jours intensifs de tester plusieurs scènes improvisées puis travaillées par les jeunes.
L’occasion pour les participants de découvrir que le théâtre n’est pas qu’une affaire de jeu d’acteur : à la disposition des participant-es, une centaine de cagettes en plastique, à empiler, aligner, disposer et attacher ensemble comme des briques de légo, afin de suggérer ici un comptoir de bar, là un lit dans une chambre d’hôtel, ou encore les murs d’une maison. Plus surprenant encore pour les jeunes, des projecteurs fournis par le TJP et l’occasion unique de manipuler la lumière, les couleurs, afin de créer des ambiances et donner à chaque scène son propre caractère.
Ainsi chacun a pu se mettre le temps d’une scène dans la peau de ceux dont la mission est de ne pas se faire remarquer au théâtre : les accessoiristes, technicien-nes lumière, régisseurs, eux aussi acteurs du processus créatif, et dont le rôle est de faire croire à l’illusion tout en restant dans l’ombre.
Les scènes imaginées par les participants, baignées de lumière bleue, violette, orangée ou rouge, ont aussi permis aux jeunes acteurs de travailler leur posture, leurs gestes, leur voix, malgré le port obligatoire du masque qui vient gêner le jeu d’acteur :
« On est obligées de parler plus fort, la voix ne porte pas assez, on respire mal, et puis on ne peut pas voir les expressions du visage » expliquent Nina et Maria, respectivement 12 et 15 ans. Mais pas de quoi réduire leur enthousiasme, cette première incursion du théâtre au CSC a donné des idées à certains des participants, qui souhaitent continuer à le pratiquer plus tard. Et le partenariat avec le TJP pourrait donner lieu à d’autres ateliers, cette fois sur un vrai plateau, avec plus de matériel, et une expérience plus concrète devant un vrai public. Une raison de plus d’espérer une réouverture des salles de spectacle, et d’offrir à ces nouvelles ambitions des occasions de briller.
L.M.